À l'occasion du départ à la retraite d'Hervé Hasquin, le Groupe d’Étude du XVIIIe siècle rend hommage à ce grand professeur, en republiant ses principaux articles relatifs au siècle des Lumières ainsi qu’un inédit, consacré au combat de quelques auteurs jésuites contre les Lumières et la Révolution. Lire la suite
Professeur à l'Université libre de Bruxelles et éminent dix-huitièmiste, fondateur en 1974, avec Roland Mortier, du Groupe d'Étude du XVIIIe siècle et de la présente revue, Hervé Hasquin a marqué de son empreinte près de quatre décennies d’étude du XVIIIe siècle belge et européen.
Au siècle des Lumières, de vifs débats opposèrent penseurs et « économistes », notamment physiocrates, sur la réalité d’un déclin démographique souvent présenté comme un fait acquis. Quelques esprits audacieux, comme Voltaire ou l’abbé Jean-Joseph Expilly, ont cependant mis en doute cette vulgate et cherché, dans le cadre du despotisme éclairé, les moyens d’assurer une croissance régulière et maîtrisée de la population. Ces débats, et leurs développements, notamment la promotion de la « moyenne culture », font l’objet de la première partie de ce volume.
Le XVIIIe siècle a vu la naissance de la pensée libérale en économie. À travers les quatre chapitres suivants, Hervé Hasquin s’attache à mesurer le poids de structures traditionnelles encore bien présentes – interventionnisme, dîme ecclésiastique – dans le contexte économique parfois difficile qu’ont connu les Pays-Bas autrichiens. Il analyse également – à travers le cas du journaliste français Jacques Accarias de Serionne, qui mit sa plume au service du gouvernement – le pragmatisme des autorités bruxelloises, qui rejetaient mercantilisme comme physiocratie, leur préférant une politique de « libéralisme éclectique ». La question religieuse fut également au cœur de toutes les réflexions du siècle, et Hervé Hasquin y a naturellement consacré de nombreux écrits. Ceux republiés ici traitent notamment de la question centrale de la tolérance, et de celle du mariage des protestants – institué en contrat civil par l’édit de Joseph II du 28 septembre 1784, lequel prévoyait également le divorce –, des réalités de la religion populaire – à travers un cas d’exorcisme à Saint-Hubert – ou encore de cette « passion de l’universel » qui rapprocha certains savants des idéaux de la Révolution française.
Une biographie intellectuelle d’Hervé Hasquin, composée par deux de ses anciens élèves et collaborateurs, introduit l’ouvrage, tandis qu’une bibliographie exhaustive de ses travaux scientifiques témoigne pleinement de l’étendue de ses divers centres d’intérêt.
Pour Maurice Barthélemy | Manuel COUVREUR et Philippe VENDRIX
Bibliographie de Maurice Barthélemy | Philippe VENDRIX
Que la fête commence... | Valérie VAN CRUGTEN-ANDRÉ
Louis XV parisien : un aspect de la musique religieuse sous la Régence | Thierry FAVIER
Réflexions sur une datation possible de la Messe de Mort d'André Campra | Jean-Paul C. MONTAGNIER
Toussaint Bertin de Ladoué, musicien du Régent et compositeur des Plaisirs de la campagne | Jérôme DE LA GORCE
Le concert extravagant. Une expérience de la modernité chez Bordelon et Moncrif | Claude JAMAIN
Épigrammes inédites de Chaulieu contre des auteurs dramatiques et des poètes | François MOUREAU
L'alter et l'ego ou « l'ironie frappée d'incertitude ». Critique et humour dans les contes de l'abbé de Choisy | Fabrice PREYAT
Écriture et lecture sous la Régence, d'après Le spectateur français de Marivaux | Ling-Ling SHEU
De la conversation classique au badinage chez Montesquieu et Marivaux | Christoph STROSETZKl
Pour une esthétique de l'improvisation collective. Le cas de haïkaï, pratique poétique de Bashô | Yoichi SUMI
Les airs contrastés : un procédé d'écriture dans le premier Livre de cantates de Jean-Baptiste Stuck, musicien du duc d'Orléans | Bertrand POROT
De Raoux à Couperin. Le dialogue des vestales et des pèlerines | Manuel COUVREUR
Signatures