Femmes des anti-Lumières, femmes apologistes - EUB

Femmes des anti-Lumières, femmes apologistes


Première édition

Édité par Fabrice Preyat

Ce livre s’interroge sur la place qu’ont occupée les femmes, réputées « querelleuses » selon Richelet, dans les échanges polémiques censés garantir leur foi et mettre une sourdine aux propos de « la philosophie » des Lumières. Lire la suite

Quel rôle exact les femmes ont-elles joué dans le déferlement des affrontements qui ont accompagné la structuration du champ intellectuel et dans l’appropriation positive de disciplines traditionnellement réservées à l’Église et à ses pasteurs ? Dans quelle mesure leur éducation les a-t-elle préparées à ces échanges pro et contra et à la pratique d’une apologétique chrétienne qui, tout au long du XVIIIe, ne cesse de s’ouvrir stratégiquement aux séductions du siècle ? Telles sont quelques-unes des questions qui hantent ce volume.

Depuis Albert Monod, en 1916, il était de coutume de placer l’essor et l’étude de l’apologétique chrétienne entre les terminus a quo et ad quem emblématiques de 1670 et de 1802, soit entre deux œuvres – Les Pensées et le Génie du Christianisme – et deux figures masculines – Pascal et Chateaubriand –, certes écrasantes de maestria, mais qui obéraient une bibliographie prolixe, avec pour effet de galvauder également toute prise de parole féminine.

Loin de céder aux caprices d’une mode académique, le présent volume entend tirer les leçons de la lente acclimatation de l’historiographie française aux études de genres qui a démontré combien cette démarche permettait non seulement de « combler les vides » de l’histoire intellectuelle mais aussi d’affiner la qualité des instruments scientifiques.

En optant pour un titre volontairement ambigu qui recouvre des notions qui se juxtaposent autant qu’elles s’opposent, se croisent ou se confondent, le livre dessine un faisceau d’échanges ou d’interférences, à géométrie variable. Il interroge de la sorte, et de manière féconde, la construction des paradigmes qui ont, depuis la France et la IIIe République, artificiellement structuré les disciplines d’enseignement et de recherche en histoire littéraire et en histoire de la philosophie. En s’attardant sur les zones d’ombre du siècle des Lumières, en rappelant l’intérêt heuristique de polémiques envisagées pour elles-mêmes, il constate le déplacement de ces catégories, outrageusement antagonistes – Lumières, anti-Lumières, antiphilosophie – et trace une voie vers une compréhension plus nuancée de la modernité.


Livre broché - En français 19,00 €
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Spécifications


Éditeur
Éditions de l'Université de Bruxelles
Édité par
Fabrice Preyat,
Contributions de
Sylviane Albertan-Coppola, Sarah Barthélemy, Bruno Bernard, Luís Manuel A. V. Bernardo, Nicolas Brucker, Stéphanie Géhanne Gavoty, Ramona Herz-Gazeau, Yves Krumenacker, Lorenzo Rustighi, Rotraud von Kulessa, Marie-Emmanuelle Plagnol-Diéval, Fabrice Preyat,
Revue
Études sur le XVIIIe siècle | n° 35
ISSN
07721358
Langue
français
Site web ressource
Digithèque de l'ULB
Catégorie (éditeur)
> Histoire
Catégorie (éditeur)
> Langue(s) & Littérature(s)
BISAC Subject Heading
LIT000000 LITERARY CRITICISM
Code publique Onix
06 Professionnel et académique
CLIL (Version 2013-2019 )
3435 LITTÉRATURE GENERALE
Subject Scheme Identifier Code
Classification thématique Thema: Littérature : histoire et critique
Avec
Bibliographie, Bibliographie

Livre broché


Date de publication
09 janvier 2025
ISBN-13
978-2-8004-1889-6
Ampleur
Nombre absolu de pages : 136
Dépôt Légal
D2025/0171/1, Belgique
Code interne
1889
Format
16 x 24 x 1 cm
Poids
280 grammes
ONIX XML
Version 2.1, Version 3

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Sommaire


Remerciements

Introduction
Virginie Arantes, Krystel Wanneau et Eric Fabri

Partie I - Perspectives philosophiques

Ontologie naturaliste et propriété : au-delà du vivant comme « appropriandum »
Eric Fabri
   Introduction
   Nature, maîtrise et propriété
   Les racines d'une convergence moderne : Filmer et Locke
   Au-delà de l'ontologie naturaliste et du projet de maîtrise
   Conclusion

Rendre le vivant politique ou revivifier la politique ?
Philippe Caumières
   Introduction
   La biopolitique reconnue et mise en question
   Raisons de la déconstruction et conséquences pratiques
   Revivifier la politique
   Conclusion

Partie II - Apports de la sociologie de la traduction

Les écosystèmes face aux catastrophes naturelles : « solution » malgré eux
Krystel Wanneau
   Introduction
   Cartographie des porte-parole de la réduction des risques
      Les porte-parole historiques des savoirs sur les catastrophes naturelles
      L'arrivée de porte-parole de la conservation avec le tsunami en 2004
   Effets de la circulation des savoirs de l'Eco-DRR
      Un recours à la science dans l'expertise du PNUE
      Au Japon, un enchevêtrement des écosystèmes avec les savoirs d'ingénierie dans les infrastructures vertes
      Aux Nations unies, la consécration des solutions fondées sur la nature
   Discussion : l'agir politique des écosystèmes face aux catastrophes
   Conclusion

Quand le Parti devient la voix du vivant : parcs nationaux et civilisation écologique en Chine
Virginie Arantes
   Introduction
   Les parcs nationaux en Chine
   Gouvernance des parcs, vivants indésirables
   Quand la classe dominante s'érige en porte-parole du vivant
   Conclusion : du vivant pour l'humain au vivant pour le vivant

Partie III - Trois thèses pour un (autre) devenir

Prendre conscience ne suffit pas : la constitution des sujets politiques à l’épreuve de l’Anthropocène
Emmanuel Charreau et Marc-Antoine Sabaté
   Introduction
   Face à l’urgence, une éternelle inconscience ?
      L’inconscience écologique comme alibi antidémocratique
      Interroger le « nous » de la prise de conscience
   De l’inconscience moderne à l’histoire des modes de politisation de l’écologie
      Historiciser la question écologique
      L’histoire longue des réflexivités environnementales
   Ouverture : trois thèses sur la démocratisation de l’Anthropocène
      Première thèse : un interlude plutôt qu’une longue nuit d’inconscience écologique
      Deuxième thèse : l’Anthropocène comme champ de bataille théorique et politique
      Troisième thèse : la nécessité d’hériter de la modernité, pour le meilleur et pour le pire

Bibliographie indicative

Personalia